Corsets et colliers cervicaux

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Le corset et les colliers cervicaux sont des appareillages destinés à immobiliser ou soulager les articulations de la colonne vertébrale. Le corset (lombostat) est aussi appelé ceinture lombaire en terme médical. Il s’agit de ceintures larges, en tissu, vendues en pharmacies, et dont l’immobilisation de la colonne est souple. D’autres modèles sont beaucoup plus rigides et faits sur mesure dans certaines indications (pathologies de la colonne, chirurgie…).

Les colliers cervicaux sont, quant à eux, des dispositifs de maintien de la colonne cervicale, c’est-à-dire le cou. On distingue les colliers en mousse simple ou renforcée, les colliers rigides ou encore la véritable minerve avec appui mentonnier et sternal, permettant une immobilisation stricte du cou.Ce modèle est utilisé en cas d’accident par les équipes de secours pour éviter d’aggraver une lésion cervicale.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?

Les corsets et colliers cervicaux sont indiqués pour des pathologies aiguës ou chroniques. Les indications varient du simple torticolis au traumatisme du rachis cervical, qu’il faut immobiliser de manière très stricte. Les corsets sont également indiqués en cas de scoliose importante nécessitant une correction ; ils permettent le traitement des déformations tridimensionnelles de la scoliose chez les enfants et adolescents.

Quels sont les mécanismes ?

La colonne vertébrale est formée d'os, de disques, de muscles et autres tissus. Son rôle est de soutenir la tête et de protéger la moelle épinière, soumies à des tensions et/ou traumatismes. Les colliers cervicaux et corsets permettent de la soulager mécaniquement en assurant le soutien, l'alignement et en limitant les mouvements. 

Comment cela se manifeste-t-il ?

Les pathologies du cou et de la colonne vertébrale conduisant au port d’un corset ou d’un collier cervical sont variées. De la simple fragilité de la région cervicale (douleur cervicale lors d’une mauvaise position ou d’un voyage en voiture) au torticolis, en passant par le traumatisme cervical, les symptômes sont nombreux mais caractérisés par la douleur. De même, les modèles standards de ceintures lombaires vendues en pharmacie soulagent les surmenages occasionnels de la colonne lombaire lors d’activités comme le sport ou le bricolage. Les corsets rigides sont eux indiqués en cas de scoliose, c’est à dire de déformation de la colonne vertébrale, le plus souvent liée à la croissance (enfants, adolescents).

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre corsets et colliers cervicaux, destinés à soulager une douleur cervicale et/ou lombaire (immobilisation souple et dont le port est facultatif), avec un corset ou minerve dont le port est indispensable. Par exemple, une minerve ou collier cervical est posé en cas de traumatisme de rachis cervical avant que des radiographies confirment ou infirment une lésion ; son port est alors indispensable sous peine d’aggravation des lésions.

Y a-t-il une prévention possible ?

Pour la scoliose, l’éducation thérapeutique pour comprendre la maladie est importante, et insiste sur les stratégies de traitement et l’information des parents. En cas de port de corset, une alimentation adaptée est proposée ; les activités physiques et sportives sont conseillées. Les conseils hygiéno-diététiques doivent permettre de lutter contre l’excès de poids ou au contraire une dénutrition.

Concernant les torticolis ou douleurs cervicales (on parle de cervicalgies), de petits gestes au quotidien permettent de les prévenir : lutter contre la sédentarité en pratiquant régulièrement une activité physique, éviter la position assise trop longtemps, s’étirer et changer de position fréquemment, adapter son poste de travail (hauteur d’écran si travail sur ordinateur, repose avant-bras…), régler l’appuie-tête du véhicule…

À quel moment consulter ?

Toute douleur cervicale survenant après un traumatisme doit conduire à une consultation en urgence (appel SAMU/Centre 15). L’immobilisation est la règle dans l’attente des secours pour éviter toute aggravation des lésions.

Que fait le médecin ?

L’interrogatoire par le médecin est une étape importante et fait préciser les symptômes et les circonstances d’apparition (évolution chronique, traumatisme…), les antécédents familiaux et les activités sportives. En cas de traumatisme, et avant tout mouvement ou examen clinique, le médecin ou les équipes de secours peuvent être amenés à poser un collier cervical à titre préventif. L’examen clinique se poursuit et doit être complet avec un examen rhumatologique et neurologique. Des signes d’une maladie neurologique ou neuromusculaire sont également recherchés systématiquement.

Au terme de cet examen, le médecin peut préconiser d’éventuels examens complémentaires, comme des radiographies du rachis de face et de profil en position debout. Plus rarement, scanner, IRM, scintigraphie osseuse ou explorations neurologiques sont demandés. En cas de scoliose avérée, un avis auprès d’un médecin rhumatologue et/ou de médecine physique et de réadaptation est généralement demandé pour envisager un suivi ou un traitement. Le traitement orthopédique consiste en un corset ou un plâtre pour juguler l’angulation de la scoliose lors de la croissance.

La kinésithérapie est habituellement prescrite en association pour travailler la statique vertébrale et renforcer les muscles. La chirurgie est parfois proposée en cas de scoliose importante ou d’échec des autres traitements. En cas de traumatisme cervical avec lésions radiologiques ou entorse cervicale grave, une immobilisation par collier cervical peut être préconisée, voire même un traitement chirurgical en cas de lésion dite instable avec risque de paralysie. Mais le plus souvent, les douleurs cervicales sont bénignes et seul un maintien souple par un collier cervical en mousse est nécessaire. Il est important de maintenir dans ces cas une mobilité du cou.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Pour la scoliose, le rythme de consultation et de suivi doit être scrupuleusement respecté avec, en période de croissance, une visite tous les 4 à 6 mois. La surveillance doit être d’autant plus stricte et rapprochée que la survenue de la scoliose est précoce. Signalez tout symptôme douloureux ou gêne, en particulier lié au corset. En cas de douleurs cervicales, tout nouveau symptôme, en particulier des picotements dans les mains, une aggravation des douleurs ou une baisse de la force musculaire dans le bras, doit conduire à reconsulter en urgence.