Troubles de la mémoire des seniors : conseils et prévention
La mémoire qui flanche est une plainte fréquente dans la deuxième moitié de vie. Il convient alors de distinguer les aléas naturels occasionnels de la mémoire et ceux qui annoncent une altération cérébrale organique. L’opinion publique étant alertée pour ne pas dire alarmée par le Plan Alzheimer et son relais médiatique, tout trouble de mémoire évoque cette maladie. A partir de l’âge de 60 ans, un trouble de la mémoire peut être le premier signe d’une maladie dégénérative du cerveau (maladie neuro-dégénérative pour les médecins), dont la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer. Après 65 ans, sa fréquence devient significative : elle touche 30% des personnes après 85 ans et augmente continûment avec l’âge.
Risques et conséquences des troubles de la mémoire
Ils sont liés à la dépendance consécutive aux troubles plus ou moins sévères de la mémoire. Seul un diagnostic précoce permet une prise en charge médicale et sociale qui assure une meilleure qualité de vie aux patients et aux personnes qui les aident ; elle retarde l’entrée en institution des patients. C’est pourquoi la Haute Autorité de Santé(HAS) a recommandé en mars 2008 une démarche diagnostique, c’est-à-dire une consultation médicale, aux personnes se plaignant d’une modification récente de leurs fonctions dites « cognitives » ou mentales en langage courant : mémoire, jugement, compréhension et raisonnement. Ce peut être l’entourage qui propose la consultation après avoir remarqué de telles modifications.
Quand faut-il consulter ?
1- Dès qu’on s’interroge sur sa mémoire
Il ne faut jamais rester sur une interrogation insatisfaite. C’est la source d’une anxiété dommageable qui aggrave les troubles et leur perception. Le médecin traitant donne un avis sur le caractère pathologique de la plainte. Il décide, ou pas, d’approfondir le bilan en centre spécialisé : un Centre Mémoire ou un Centre Mémoire de Ressources et de Recherche.
2- Lors de troubles de la mémoire caractérisés qui font craindre une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée
Les troubles de la mémoire sont habituellement les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. Ils se manifestent progressivement sous forme d’oubli des événements récents, avec une difficulté de rétention des nouvelles informations ou de leur rappel dans la « banque personnelle des souvenirs ». Les oublis dans la conduite de sa vie quotidienne deviennent de plus en plus fréquents et importants. Ils alertent souvent la famille avant le patient lui-même. La mémoire des faits anciens est mieux préservée au début de la maladie.
3- Lors de troubles de la mémoire associés à d’autres signes cérébraux
A ces troubles de la mémoire s’ajoutent d’autres symptômes :
- un trouble du langage caractérisé par une difficulté du patient pour trouver le bon mot lorsqu’il cherche à dire quelque chose, et que les médecins appellent aphasie ;
- une difficulté à reconnaître les objets ou les visages, sans qu’il existe aucun trouble de la vue, et que l’on nomme agnosie (les objets ou les personnes sont connus mais ne sont pas reconnus) ;
- une difficulté à accomplir des tâches quotidiennes (préparer un repas, s’habiller, faire des courses) avec des maladresses gestuelles, que l’on appelle apraxie ;
- des difficultés a s’orienter dans le temps et dans l’espace, des difficulté de raisonnement, un changement de comportement (crises soudaines de colère, apathie...) ou d’humeur, qui peut aller jusqu’à la dépression.
Comment se déroule la consultation du médecin traitant ?
Le médecin traitant procède à des tests simples portant essentiellement sur la mémoire. Au terme de l’examen complet, en particulier neurologique, il décide ou pas de la nécessité d’une consultation spécialisée. Il existait, fin 2010, 507 points d’accueil répartis sur tout le territoire français, y compris dans les départements d’outre-mer : ces consultations permettent de dépister la maladie d’Alzheimer et les maladies qui lui sont apparentées ou d’apporter un diagnostic de certitude devant un trouble de la mémoire chez une personne âgée.
Comment préparer une consultation sur la mémoire ?
En prévenant d’avance le médecin du motif de la consultation afin qu’il prévoit le temps nécessaire à cette consultation particulière. En notant sur un papier les faits circonstanciés qui justifient l’inquiétude et la consultation. En notant aussi toutes les questions qui préoccupent le patient et son entourage afin de sortir informé du cabinet, quel que soit l’avis du médecin.