Biopsie de la prostate : comment agit-elle sur le cancer ?
La biopsie de prostate est un examen pratiqué par un chirurgien urologue. Cet examen est réalisé en cas de suspicion de cancer de la prostate et permet d'infirmer ou confirmer le diagnostic ; en cas de doute, une nouvelle série de biopsies pourra être réalisée. La biopsie de prostate fait le plus souvent suite à un taux sanguin d'antigène spécifique de la prostate (PSA) élevé et/ou à une anomalie au toucher rectal. La biopsie consiste à prélever des « carottes » de la glande prostatique (la prostate est située sous la vessie et uniquement chez l’homme) sous repérage échographique. Il s'agit donc d'un examen invasif.
Biopsie de la prostate : risques et enjeux
Le but de la biopsie est le dépistage du cancer de la prostate. Ce cancer de l’homme est rare avant 50 ans mais sa fréquence augmente avec l’âge ; 40 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. Avant de réaliser la biopsie, le dépistage repose sur la réalisation d’un toucher rectal régulier par le médecin traitant et/ou la réalisation d’une prise de sang pour détecter une augmentation du taux de PSA (> 4 ng/ml de PSA sérique total).
Biopsie de la prostate : technique
Le cancer de la prostate correspond à une transformation dite maligne des cellules de la glande prostatique. Cette glande joue un rôle dans la composition du sperme et ses cellules peuvent dégénérer avec l’âge. La biopsie prostatique permet au chirurgien de ponctionner des zones de la glande et d’extraire des tissus qui seront ensuite analysés (analyse anatomopathologique). En cas de cancer, l'anatomopathologiste attribue un grade de malignité (les médecins parlent du score de Gleason). Plus le score est élevé, plus le cancer est important.
Comment cela se manifeste-t-il ?
Le cancer de la prostate reste très longtemps silencieux, ne se manifestant qu’à un stade évolué de métastases (osseuses notamment). Les douleurs lombaires peuvent ainsi révéler la maladie. Le cancer de la prostate localisé ne provoque pas de signes urinaires ; ces signes sont tardifs et signent une maladie importante.
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
Il ne faut pas confondre cancer de la prostate et adénome de la prostate. L’adénome prostatique est une augmentation bénigne de volume de la glande responsable de troubles urinaires chez l’homme de plus de 50 ans. L’adénome prostatique peut cohabiter avec un cancer de la prostate et la biopsie prostatique permet d’en faire le diagnostic.
Y a-t-il une prévention possible ?
Il n’existe pas de prévention efficace contre le cancer de la prostate. La seule prévention consiste à le dépister le plus précocement possible pour un traitement efficace. Cette prévention repose sur un dépistage individuel des hommes de plus de 50 ans. Ce dépistage consiste à réaliser régulièrement un toucher rectal et/ou une mesure des PSA dans le sang. En cas d’anomalie (zone indurée au toucher rectal ou PSA élevés), la biopsie prostatique est proposée et permet le diagnostic.
À quel moment consulter ?
La réalisation de la biopsie prostatique n’est pas une urgence. Elle s’intègre dans le cadre d’un dépistage. En revanche, une fois la biopsie réalisée, certains symptômes doivent alerter et motiver une consultation en urgence : fièvre (> 38,5 °C), malaise, frissons ou encore brûlures urinaires. Ces signes peuvent témoigner de la présence d’une infection.
Que fait le médecin ?
La ou plutôt les biopsies prostatiques sont réalisées par voie naturelle, en l’occurrence rectale. Elles sont pratiquées en ambulatoire (pas d’hospitalisation nécessaire) par un chirurgien-urologue. Une sonde d’échographie est introduite dans l’anus pour localiser la prostate et guider les biopsies. Les biopsies (minimum 6) sont effectuées avec une fine aiguille ; elles sont peu douloureuses et seul un claquement sec témoignant du prélèvement se fait entendre et peut surprendre. Les résultats sont communiqués quelques jours après par le laboratoire d’anatomopathologie. L’examen dure de 10 à 20 minutes. Il est recommandé de rester allongé quelques minutes après la biopsie. Des antibiotiques sont donnés à titre systématique pour prévenir une infection.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
Avant la biopsie, tous les traitements en cours doivent être signalés, notamment les médicaments susceptibles de provoquer un saignement comme les anticoagulants ou l’aspirine. Un lavement rectal est parfois proposé la veille ou le matin et il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Une analyse d’urine (bandelette réactive urinaire) sera réalisée le jour de l’examen pour dépister une infection qui contre-indiquerait la biopsie. Après la biopsie, des saignements peu importants sont possibles pendant quelques jours (selles et urines). Il est nécessaire de poursuivre les antibiotiques pendant la durée prescrite et de consulter en urgence en cas de fièvre.