Ponction lombaire : déroulement de l'intervention et risques

La ponction lombaire (PL) est un examen qui consiste à prélever pour analyse un échantillon de liquide céphalorachidien (LCR). Une aiguille à ponction lombaire est introduite dans le bas de la colonne vertébrale et plusieurs tubes de prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire. La ponction lombaire est essentiellement réalisée dans les services d’urgence pour diagnostiquer ou éliminer une méningite ou une hémorragieméningée, et dans les services de neurologie. La ponction lombaire est un acte médical.

Ponction lombaire : les risques

Un des objectifs principaux de la ponction lombaire est de confirmer ou infirmer le diagnostic de méningite bactérienne, qui est une urgence thérapeutique. En France, le nombre de méningites bactériennes aiguës communautaires est d’environ 1 375 par an. La ponction lombaire permet de trancher en urgence entre une affection bénigne et une maladie plus grave nécessitant un traitement immédiat. Dans les services de neurologie ou de médecine, hors contexte de l’urgence, la ponction lombaire apporte des informations précieuses sur le liquide céphalorachidien et oriente vers certaines maladies comme la sclérose en plaques. Le principal risque de la ponction lombaire est l’engagement cérébral, notamment en cas d’élévation de la pression intracrânienne, qui représente une contre-indication au geste. Un scanner est souvent réalisé pour s’assurer que la ponction lombaire peut être réalisée en toute sécurité.

Ponction lombaire : Fonctionnement et technique

Le liquide céphalorachidien est normalement un liquide clair qui protège le cerveau et la moelle épinière. Le liquide céphalorachidien circule entre le crâne et la colonne vertébrale, et la ponction lombaire vient le prélever dans une zone où il est en abondance et où les racines nerveuses et/ou la moelle épinière ne risquent pas d’être lésées. En cas de méningite, ce liquide se trouble et son analyse révèle la présence de bactéries par exemple, ou d’autres anomalies évoquant ou éliminant le diagnostic de méningite. De même, en cas d’hémorragie méningée (rupture de vaisseau par exemple), le liquide céphalorachidien sera sanglant au lieu d’être limpide et contribuera au diagnostic.

Comment cela se manifeste-t-il ?

Les symptômes conduisant à une ponction lombaire en urgence sont la raideur de nuque avec des maux de tête. Ces symptômes entrent dans le cadre d’un syndrome méningé. La fièvre est toujours recherchée et un syndrome méningé fébrile est une indication formelle de réalisation d’une ponction lombaire. D’autres signes seront recherchés, comme des signes cutanésprésents dans certaines formes de méningites, une photophobie (impossibilité à supporter la lumière) ou des signes neurologiques évoquant une augmentation de la pression dans le crâne par exemple.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre ponction lombaire et anesthésie péridurale ou encorerachianesthésie. La ponction lombaire est un geste diagnostique : aucun produit n’est injecté et seul le liquide céphalorachidien est prélevé. Lors d’une anesthésie rachidienne, un produit anesthésique est injecté pour insensibiliser une partie du corps. De plus, l’injection lors de la péridurale se fait dans une zone anatomique différente de celle dans laquelle a lieu le prélèvement de liquide céphalorachidien lors de la ponction lombaire.

Y a-t-il une prévention possible ?

La seule prévention réside dans la vaccination contre certaines formes de méningites. Plusieurs vaccins sont disponibles et intégrés au calendrier de vaccination : vaccin contre l'Haemophilus influenzae de type b, vaccin contre les pneumocoques et vaccin contre les méningocoques. Les nouvelles recommandations prévoient de vacciner les nourrissons entre 12 et 24 mois contre la méningite C.

À quel moment consulter ?

En cas de maux de tête importants et inhabituels, il est impératif de consulter en urgence. S’il y a méningite, le pronostic dépend du délai d’instauration des antibiotiques ; plus tôt ils sont instaurés, meilleur est le pronostic. De même chez l’enfant ou le nourrisson, une modification de comportement avec de la fièvre doit motiver une consultation en urgence.

Que fait le médecin ?

Le médecin confirme l’indication de la ponction lombaire en réalisant un examen clinique complet et un interrogatoire minutieux, notamment pour envisager un diagnostic différentiel. Une fois l’indication posée, le geste peut être réalisé avant ou après un scanner cérébral. L’objectif du scanner est d’éliminer une contre-indication à la réalisation du geste mais en cas d’urgence, le scanner n’est pas indispensable.

  • L’examen se déroule assis ou en position couchée sur le côté.
  • Le médecin se place dans le dos du patient ; il est habillé en tenue stérile et commence par une désinfection soigneuse du bas du dos.
  • La prise des repères se fait par la palpation du dos et des hanches ;
  • une anesthésie locale peut être réalisée.
  • Le patient doit s’efforcer de faire le dos le plus « rond » possible pour faciliter la réalisation du geste.
    La PL n’est pas douloureuse mais désagréable (sensation de pénétration de l’aiguille dans le bas du dos). En cas de douleur plus importante, et notamment de douleur dans les jambes, la signaler immédiatement.
  • L'aiguille est insérée entre 2 vertèbres, dans le canal rachidien, afin de prélever le liquide.
  • À la fin de l’examen, un pansement est apposé et le repos allongé est nécessaire pour limiter les maux de têtes post-ponction lombaire.
  • Les premiers résultats sont disponibles rapidement (moins de 1 heure) et permettent de débuter le traitement le cas échéant.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Les maux de tête sont fréquents après la ponction lombaire. La position allongée les soulage, de même que les antalgiques à base de caféine. Ces maux de tête disparaissent en quelques jours. Les boissons à la caféine (café, cola) peuvent également diminuer le mal de tête. Si les maux de tête persistent ou s’aggravent, consultez votre médecin.

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