Mort subite du nourisson : facteurs de risque et prévention

Information sur la mort subite du nourrisson

On appelle mort subite du nourrisson (ou MSN) le décès soudain d?un bébé qui reste inexpliqué au terme d'un bilan post-mortem approfondi. On intègre actuellement cette cause de décès aux morts « inattendues » de l'enfant de moins de 2 ans : concept plus pragmatique de mort brutale et inattendue que rien, dans les antécédents connus, ne laissait prévoir.

La mort subite du nourrisson concerne surtout les bébés âgés de 2 à 4 mois. 85 % des victimes de MSN ont moins de 6 mois. Depuis qu'il est fortement conseillé de coucher les bébés sur le dos (années 1990), on a enregistré une baisse de 75 % des morts subites du nourrisson ! En 2005, sur environ 600 morts inattendues, 247 bébés ont été victimes de la mort subite du nourrisson, selon la statistique officielle des causes de décès.

Existe-t-il des facteurs de risque ?

Par définition, la mort subite du nourrisson reste inexpliquée au terme d'un bilan complet (analyse détaillée des circonstances de survenue, examens cliniques, biologiques, viro-bactériologiques, radiologiques, autopsie médicale).

Ces morts inattendues ont souvent une origine multifactorielle : d'une part la vulnérabilité liée à l'âge (immaturité neurologique) et le rôle déclenchant des infections bactériennes ou virales, maladies ou anomalies cardiaques, reflux gastro sophagien ; d'autre part surtout la position du bébé. Le couchage sur le ventre est sans aucun doute un risque décisif, ainsi qu'une literie inadaptée : matelas mou, couvertures et oreillers empêchant l'enfant de respirer correctement.

Le tabagisme passif (in utero et après la naissance) et/ou et une température ambiante trop élevée sont aussi impliqués.

Quels sont les symptômes d'une mort subite?

Par définition, il n'y a aucun symptôme précurseur spécifique de la mort subite du nourrisson, c'est là que réside toute la difficulté. A posteriori, on retrouve parfois des petits signes qui n'ont pas alerté l'entourage. En fait, l'enfant ne se manifeste pas, semble ne pas réagir par un réflexe d'éveil à l'événement qui le conduit à l'arrêt respiratoire et/ou cardiaque pendant son sommeil.

Prévention de la mort subite du nourrisson

Le bébé, peu couvert, doit être couché sur le dos.

La literie doit être adaptée : matelas ferme et aux dimensions du lit, sans couverture ni oreiller, la chambre doit être bien ventilée et à 19 °C. Il faut supprimer le tabac de la maison. Ces conseils de couchage sont à suivre dès la naissance. Les cale-bébés sont inutiles et parfois dangereux. Il est plus important de prendre l’habitude de positionner l’enfant régulièrement sur le ventre, à l’éveil, en présence d’un adulte, de façon à lui apprendre à gérer ses appuis pour anticiper les premiers retournements spontanés.

D’autre part, l’allaitement maternel réduit les risques de mort subite du nourrisson. On peut aussi recommander de faire dormir le bébé dans la chambre des parents… mais pas dans leur lit !

À retenir

Un petit nourrisson doit toujours être couché sur le dos, pas trop couvert, dans une pièce à 18-20 °C et non enfumée. Les oreillers, couettes, couvertures et édredons doivent être proscrits du lit. En cas de symptôme inhabituel (fièvre, petit malaise, difficultés respiratoires…), un avis médical s’impose.

Faut-il accorder foi aux assertions anti-MSN de certains fabricants de matériel pour bébé ?

Jamais sans arguments prouvés. La plus grande méfiance s’impose face aux fabricants qui profitent de l’inquiétude générée par l’information nécessaire aux parents pour vanter les mérites « anti-MSN » de leurs produits (matelas…).

La tétine prémunit-elle contre la mort subite du nourrisson ?

L’usage habituel d’une tétine diminuerait statistiquement les risques de mort subite du nourrisson, mais les mécanismes en jeu ne sont pas encore bien compris.

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