Augmentation mammaire : déroulement, risques et coût

La plastie mammaire d’augmentation consiste à corriger le volume jugé insuffisant des seins par la mise en place d’un implant (prothèse) derrière la glande mammaire en place. Il faut respecter un volume harmonieux pour éviter la ptose (chute des seins) à court terme. L’enveloppe de l’implant est constituée de silicone élastique ; elle est lisse ou rugueuse (texturée), remplie de gel de silicone (99 % des implants) voire de sérum physiologique. L’implant est introduit par une courte incision de la peau située soit sur l’aréole, soit dans la région de l’aisselle, soit dans le pli sous-mammaire. Il est placé au choix devant ou derrière le muscle grand pectoral, en fonction de la taille de la glande existante et de la préférence du chirurgien.

Quels sont les usages (indications) de l’augmentation mammaire ?

En dehors des femmes qui le souhaitent pour des raisons esthétiques, trois malformations justifient le recours à cette chirurgie : l’hypomastie congénitale (c’est-à-dire l’absence de sein), le syndrome de Poland (malformation unilatérale qui peut toucher plus ou moins fortement la cage thoracique et le membre supérieur du même côté) et les seins tubéreux (en forme de tube), anomalie souvent bilatérale.

Comment se déroule l’augmentation mammaire ?

Avant l’intervention, deux consultations de chirurgie espacées de 15 jours au moins sont recommandées. Une mammographie préopératoire est systématique après 35 ans ou en cas de facteurs de risque de cancer du sein. L’anesthésiste est vu en consultation au plus tard 72 heures avant la plastie mammaire. L’arrêt du tabac est conseillé 2 mois avant l’intervention, 1 mois seulement pour la contraception orale. L’aspirine, les anti-inflammatoires ou les anticoagulants oraux sont interrompus 15 jours avant pour réduire le risque hémorragique.

L’intervention, effectuée sous anesthésie générale, dure 1 à 2 heures. Un pansement modelant est confectionné soit avec des bandes élastiques soit avec un soutien-gorge. Les seins sont gonflés, fermes, douloureux au toucher et très peu mobiles pendant une période qui peut aller jusqu’à 1 mois. Quand les prothèses sont placées derrière le muscle, beaucoup de gestes de la vie courante sont difficiles pendant 1 semaine. Le sport ne doit pas être repris avant 1 mois.

Le résultat s’apprécie dès 3 mois, mais ce n’est qu’après 6 mois voire 1 an que les seins acquièrent leur aspect définitif. Leur volume chute d’environ 15-20 % par rapport à la période immédiate postopératoire. La pose d’implants en gel de silicone implique une surveillance par échographie annuelle et mammographie bisannuelle.

Quels sont les risques et inconvénients de l’augmentation mammaire ?

Lorsque les prothèses mammaires sont placées derrière le muscle pectoral, l’élongation et la pression de ce muscle sont à l’origine de douleurs au niveau du thorax. Elles sont calmées par des antalgiques simples (paracétamol, antiinflammatoires) ou des décontracturants musculaires mais jamais d’aspirine.

La « coque » est une réaction des tissus environnant la prothèse, à l’origine d’un raffermissement du ou des seins, apparaissant plus ou moins rapidement (2 ans en moyenne). Quinze jours après l’intervention, il est nécessaire de masser quotidiennement les seins afin de mobiliser les prothèses et d’obtenir un assouplissement plus rapide. C’est aussi une prévention des coques. Le risque d’infection est très faible, moins de 1 % des cas. Une infection impose un retrait de la prothèse pour au moins 6 mois. Le risque d’hématome est lui aussi faible (mois de 5 %).

Des massages (crèmes antivergetures, huiles essentielles…) peuvent limiter les « craquements » cicatriciels. Attention au risque de rupture ou de dégonflement : tout durcissement ou, au contraire, ramollissement de la poitrine doit faire consulter un médecin, seul juge de la nécessité d’une radiographie ou d’une échographie. La grossesse est déconseillée dans les 2 ans qui suivent l’intervention.

Quels sont les délais, coût et remboursement ?

Cette intervention de chirurgie esthétique n’est pas prise en charge (taux = 0 %) par la Sécurité sociale (ni par aucune mutuelle), en dehors des hypotrophies mammaires congénitales et des syndromes malformatifs (syndrome de Poland, seins tubéreux).

Les asymétries mammaires peuvent être prises en charge à condition que l’asymétrie diffère d’au moins deux tailles de soutien-gorge. Les suppléments d’honoraires sont possibles et doivent faire l’objet d’un devis signé du ou des chirurgiens devant réaliser tout ou partie de l’opération : devis conforme au décret n° 2005-777 du 11 juillet 2005, signé à réception par le patient.

S’ensuit un délai incompressible de réflexion de 15 jours indispensable au consentement éclairé de la patiente. Il existe des formulaires de consentement éclairé préétablis, prêts à signer. Certains chirurgiens font recopier le texte par la patiente afin de s’assurer de sa bonne compréhension. Parfois s’ajoute un troisième consentement éclairé de la clinique concernant des conditions d’hospitalisation. Le coût hors prise en charge d’une augmentation mammairevarie entre 3 000 et 5 000 €.

Qui pratique l’augmentation mammaire ?

À l’hôpital public ou en clinique privée accréditée, le chirurgien doit impérativement posséder la spécialité de « chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique » reconnue officiellement par le Conseil de l’Ordre des médecins. D’autres chirurgiens sont habilités à réaliser des actes de chirurgie esthétique limités au cadre anatomique de leur spécialité (chirurgie maxillofaciale par exemple).

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