Prévenir la maladie d'Alzheimer grâce à la nutrition, c'est possible ?

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De nombreuses études ont montré l’intérêt de certaines pistes nutritionnelles dans la prévention de la maladie d’Alzheimer. Cette maladie dégénérative du cerveau se manifeste notamment par une perte de la mémoire des faits récents, un déclin des fonctions intellectuelles et une évolution vers la démence. La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’accumulation au niveau des neurones d’une substance, le « peptidebêtaamyloïde », sous forme de plaques séniles (amyloïdes). L’accumulation de ce peptide favorise la formation de radicauxlibres (nocifs pour les neurones) : il est impliqué dans les troubles intellectuels de la phase précoce de la maladie ainsi que dans la mort des neurones.

Quelles pistes nutritionnelles ?

Les pistes nutritionnelles en prévention de la maladie d’Alzheimer sont l’objet de nombreuses études avec des apports de niveau nutritionnel et non pharmacologique :

  • en acides gras essentiels polyinsaturés de type oméga-3 ;
  • en antioxydants (substances protectrices des cellules) notamment les vitamines C, E et les flavonoïdes ainsi que les vitamines du groupe B (B1, B6, B9, B12).

La piste des acides gras essentiels de type oméga-3

Une alimentation trop riche en acides gras saturés (mauvaises graisses d’origine animale) et/ou déficitaire en acides gras essentiels et en antioxydants est associée à un risque accru du déclin des fonctions intellectuelles lié à l’âge. Des travaux récents ont montré l’effet protecteur d’un acide gras oméga-3 (l’acide alphalinolénique) et du DHA (dérivé des oméga-3) sur le risque de déclin cognitif ou de démence.

La piste des antioxydants

L’accumulation des plaques amyloïdes favorise la formation de radicaux libres (nocifs pour les membranes des neurones) qui sont neutralisés par les substances antioxydantes de l’organisme ; mais le cerveau est peu pourvu en antioxydants.
De plus, de faibles taux sanguins de vitamines C et E(antioxydants qui protègent les cellules) multiplient par 2,5 à 2,9 le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer.

Des études sur les effets de compléments alimentaires sur la maladie d'Alzheimer ont montré :

  • l’intérêt des apports en vitamines C et E dans les formes débutantes de la maladie ;
  • l’intérêt des vitamines du groupe B dans la prévention de la maladie d’Alzheimer en raison de leur rôle important sur la fabrication de neurotransmetteurs (notamment l’acétylcholine). Or, les premiers symptômes de la maladie sont accompagnés d’une baisse de la sécrétion d’acétylcholine.

En pratique

L’ensemble de ces pistes nutritionnelles amène les experts en nutrition à préconiser une alimentation de type méditerranéen ou crétois. Le régime méditerranéen réduirait de 13 % le risque de développer une démence de type Alzheimer (Sofi F, Cesari F, Abbate R et al. Adhérence to Mediterranean Diet and Health Status : Méta-analysis. British Medical Journal 2008 ; 337 : a1344). La prévention nutritionnelle de la maladie d’Alzheimer vise donc :

  • à privilégier les fruits et légumes (apports en antioxydants) ;
  • à consommer au moins deux fois par semaine des poissons grasdes mers froides riches en oméga-3 et ses dérivés (DHA et EPA) qui stabilisent les membranes de neurones ;
  • à utiliser des huiles végétales riches en bons acides gras (huile d’olive, de colza, de noix, de noisette…) ;
  • à apporter tous les jours des glucides complexes pour éviter les hypoglycémies, peu appréciées du cerveau.

En cas d’alimentation carencée ou déséquilibrée, des compléments alimentaires à base d’acides gras oméga-3(issus de poissons gras des mers froides) ainsi que certaines huiles végétales « spécial assaisonnement » enrichies en DHA peuvent être utiles (deux cuillères à soupe couvrent 50 % des apports journaliers recommandés en DHA).