Rougeole : symptômes, risques, consultation

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La rougeole est en France une maladie virale infantile (avant l’âge de 5 ans en général) très ancienne et très contagieuse. Sur les recommandations de l’OMS, dans le cadre du plan mondial d’élimination de la rougeole, la rougeole est une maladie à déclaration obligatoire par le médecin qui fait le diagnostic. L’éradication est possible car le virus rougeoleux (morbilieux pour les médecins) est un mutant dont il n’existe qu’un seul type antigénique strictement humain. Si l’on vaccine tous les humains, on peut faire disparaître le virus.

Risques et conséquences de la rougeole

De 300.000 cas par an en 1985 en France on est passé à plus de 5000 cas déclarés en 2010 grâce à la vaccination. 
Un chiffre qui remonte depuis 2008 en raison d’une insuffisance de la couverture vaccinale qui n’interrompt pas la circulation du virus. Pour la bloquer elle doit être supérieure ou égale à 95% de la population. La maladie concerne de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes jamais vaccinés ou n’ayant pas reçu de deuxième dose de vaccin (rattrapage). En 2010 la moitié des cas déclarés a concerné des personnes de plus de 14 ans.

Si la rougeole est en général bénigne chez un sujet en bonne santé et bien nourri, elle expose toujours à des complications, notamment chez les personnes fragiles (sujets immunodéprimés, nourrissons et femmes enceintes) et lorsqu’elle survient à l’âge adulte. Presque 1500 hospitalisations ont été nécessaires en 2010, soit 30% des cas déclarés. La moitié des plus de 20 ans touchés par la maladie a due être hospitalisée. Cette infection abaisse nettement les défenses immunitaires pendant plusieurs semaines car le virus rougeoleux attaque les globules blancs, expliquant la survenue d’autres infections dans ses suites.

Les complications de la rougeole sont d’abord respiratoires : pneumopathie virale, surinfections bactériennes (otite, broncho-pneumonie, bronchite). Elles touchent surtout les très jeunes enfants (moins d’un an) et sont non exceptionnellement mortelles. Au premier trimestre 2011 deux décès de nourrisson sont déjà imputables à ces complications pulmonaires.

Les atteintes neurologiques touchent préférentiellement les jeunes adultes de 20 ans et plus. Elle provoque fréquemment des hospitalisations en réanimation, des séquelles neurologiques voire des décès. Il s’agit de l’encéphalite virale (2 cas pour 1000 rougeoles), de la panencéphalite sub-aiguë d’évolution lente mortelle (quelques cas pour 100.000 rougeoles). En 2010 la rougeole a fait deux morts, dont une par encéphalite (sur les 8 encéphalites déclarées).


Symptômes et signes de la rougeole

Durant la phase d’invasion virale de 3 jours en moyenne, la fièvre élevée (38°5 et plus), des symptômes de larmoiement des yeux (plus ou moins bouffis), la toux et le nez qui coule (« catarrhe oculo-nasal » des médecins) indique clairement que le patient a bien attrapé la rougeole de son entourage. Les malades présentent des symptômes de fatigue, voire stuporeux : « vaseux ». Les médecins parlent de grande asthénie. Des signes d'éruption de boutons rouges-rosés commence derrière les oreilles (trait remarquable) et s’étend en trois jours vers le bas du corps pour tout envahir sans aucune zone épargnée. Fait caractéristique, les boutons ne grattent pas.

Le signe de Köplick qui prouve la rougeole est un semis fugace de points blancs (48h) à l’intérieur des joues (devant les 2è molaires). Le médecin le voit rarement, mais les parents plus souvent s’ils le cherchent. Si la fièvre diminue en 3 à 5 jours habituellement, les symptômes de toux peuvent persister encore une ou deux semaines. La guérison se fait spontanément en 8-10 jours.

Très contagieux il se transmet principalement par contact direct ou par voie aérienne, par l’intermédiaire de gouttelettes salivaires ou respiratoires émises par le malade. Un seul rougeoleux peut contaminer 20 personnes. C’est une des plus hautes contagiosités infectieuses connues. La contamination par des objets souillés est possible mais rare. L’incubation dure une douzaine de jours (jusqu’à 18 parfois) et le patient est contagieux durant les 5 jours suivant le début de l’éruption cutanée.

Une vaccination post-exposition dans les 72 heures après un contact infectant permet d'éviter la maladie. Les adultes à risque (non protégés par la rougeole dans l’enfance ou la vaccination correcte) doivent consulter rapidement leur médecin pour éviter la maladie. Car celle-ci est toujours pénible chez l’adulte, même en l’absence de complications (plus fréquentes que chez l’enfant).

Y a t-il une prévention possible ?

La seule protection efficace contre la rougeole est la vaccination. Toutefois le vaccin étant un vaccin vivant atténué, il n’est pas possible de l’administrer à les personnes immunodéprimés : greffés sous immunosuppresseurs, séropositifs au VIH, patients sous chimiothérapie anti-cancéreuse... Ce vaccin efficace n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé. Sa prise en charge est totale (100%) pour les enfants jusqu’à 13 ans.

En France, il est associé aux vaccins de la rubéole et des oreillons (vaccin ROR) et administré en deux doses :  à 12 mois puis entre 13 et 24 mois. Il peut être pratiqué dès 9 mois, ce qui est obligatoire si l’enfant entre en crêche avant l’âge de 12 mois. 
Le calendrier vaccinal 2011 recommande le rattrapage de la vaccination chez tous les enfants et chez les adultes nés après 1980 (date à laquelle la vaccination généralisée a fait chuté la circulation du virus) qui n’ont reçu qu’une seule dose de vaccins, ou aucune. Il ne doit pas être administré aux femmes enceintes. Le vaccin peut provoquer un peu de fièvre ou une petite éruption 5 à 7 jours après vaccination.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Avec les autres maladies éruptives fébriles de l’enfance : roséole, rubéole et scarlatine notamment. Mais les taches de Köplik, la fièvre élevée et l’évolution de l’éruption cutanée confirment le diagnostic.  Il ne fait pas non plus confondre avec une réaction allergique. Mais dans ce cas il n’y a pas de fièvre.

A quel moment consulter le médecin ?

Une fièvre nette (supérieure ou égale à 38°) et une toux persistante méritent la consultation du médecin. Plusieurs maladies offrent ce tableau, il fera le tri éventuellement avec une sérologie sanguine (anticorps sanguins contre le virus) ou un test salivaire rapide au cabinet. Le traitement est purement symptomatique c’est-à-dire qu’ils minimisent les signes : contre la fièvre, la douleur, contre la surinfection des bronches si nécessaire. La déclaration est obligatoire ainsi que l’éviction des collectivités durant au moins les 5 premiers jours de la maladie visible. Du fait de la fatigue importante entraînée par le virus rougeoleux, le repos à domicile est recommandé 8 à 10 jours. En signalant le cas à la DDASS le médecin permet la mise en œuvre des mesures de contrôle collectif.