Transplantation rénale : déroulement et risques de la greffe

La transplantation rénale consiste à remplacer un rein déficient par un organe fonctionnel provenant d’un donneur décédé ou, plus rarement, vivant. Le rein est indispensable à la vie puisqu’il filtre le sang pour l’épurer des déchets, fabrique des hormones et régule la quantité d’eau de l’organisme. La transplantation rénale est l’alternative à la dialyse chez les patients insuffisants rénaux chroniques évolués. Elle représente la transplantation la plus ancienne et la plus fréquemment réalisée.

Elle métamorphose la vie des patients sous dialyse : cette dernière nécessite en effet trois séances hebdomadaires, de plusieurs heures chacune. La greffe du rein, ou transplantation, permet de supprimer ces contraintes, sous réserve d’un traitement anti-rejet (ou immunosuppresseur) à vie, et d'une surveillance médicale régulière. Le don d’organes, et donc la transplantation rénale, sont très réglementés en France et gérés par l’Agence de biomédecine. Une fois l’indication de la greffe posée par l’équipe médicale, le patient insuffisant rénal est inscrit sur une liste d’attente.

Risques et conséquences de la transplantation rénale

La transplantation rénale est la greffe d'organe la plus fréquemment réalisée, avec 6893 greffes rénales en 2009 en France. Elle permet d’éviter la dialyse, traitement lourd et coûteux. Dans la majorité des cas, le rein greffé provient d’un patient donneur décédé. Les règles de constat du décès, de prélèvement d’organes et d’attribution de ces organes sont strictes : constat de mort établi par deux médecins différents sur des examens médicaux fixés par la loi, non-opposition du donneur (de son vivant) et enfin critères d’attribution précis.

En France, la loi de bioéthique précise que chaque citoyen est donneur présumé. Il n’y a pas de liste où s’inscrire lorsqu’on veut être donneur et seul un registre national des refus existe. Le plus simple est donc de se positionner de son vivant en faisant connaître son choix à son entourage. Dans la transplantation rénale, le donneur peut exceptionnellement être un membre de la famille. Comme nous avons deux reins, il est en effet possible de donner un rein, et de continuer de vivre avec un seul organe.

Mécanismes et fonctionnement de la greffe rénale

Les reins sont chargés de filtrer le sang pour l’épurer de certains déchets ; il participe à la sécrétion d’hormones et régule l’état d’hydratation du corps. Certaines maladies, comme l’hypertension artérielle ou le diabète, peuvent entraîner une insuffisance rénale chronique qui nécessite à un stade évolué qu’une machine prenne le relais des reins : on parle de dialyse. D’autres maladies plus brutales, comme une infectionsévère, peuvent également provoquer une insuffisance rénale dite aiguë.

La transplantation rénale est la seule alternative thérapeutique à la dialyse quand les reins ne fonctionnent plus. Un organe de substitution est prélevé chirurgicalement sur un donneur décédé ou, plus rarement, vivant, puis greffé habituellement dans la fosse iliaque droite, une région anatomique de l’abdomen. Cette région permet la connexion du rein avec les vaisseaux sanguins pour permettre de filtrer le sang, et avec la vessie pour éliminer les urines produites.

Comment cela se manifeste-t-il ?

L’insuffisance rénale chronique est d’évolution lente et d’abord asymptomatique. Les symptômes débutent par une fatigue, et seules des analyses sanguines et urinaires permettent de faire le diagnostic d’insuffisance rénale. À un stade tardif, des œdèmes, des douleurs ou encore la diminution des urines sont fréquents. En l’absence de traitement, l’hypertension, des signes neurologiques et enfin l’absence totale d’urine provoquent le décès. Contrairement à celles des autres organes, la transplantation rénale peut être retardée, et n’est pas vitale ; en attente de greffe, la dialyse permet en effet de suppléer l’organe défaillant.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre transplantation rénale à partir de donneur décédé et à partir de donneur vivant. La plupart des greffons (ou organes prélevés) proviennent de donneurs décédés n’ayant pas manifesté d’opposition de leur vivant à un prélèvement. Les transplantations rénales à partir de donneurs vivants sont aussi possibles, et concernent le cercle familial proche. Elles nécessitent d’une part des examens pour vérifier la compatibilité entre donneur et receveur, et d’autre part une information maximale imposée par la loi (passage devant un « comité donneur vivant »…).

Y a-t-il une prévention possible ?

 La prévention de l’insuffisance rénale est parfois impossible. Néanmoins, le diabète et l’HTA (hypertension artérielle) étant les deux principales causes, leur contrôle permet de prévenir les conséquences sur le rein. Les traitements prescrits doivent donc être bien suivis, même en l’absence de symptômes. L’alcool, certains toxiques ou médicaments fragilisent la fonction rénale et sont à éviter. Enfin, les infections urinaires sont également très délétères et peuvent se compliquer par une atteinte rénale ; elles doivent donc être traitées précocement.

À quel moment consulter ?

Une fois transplanté, certains signes peuvent conduire à une consultation en urgence. Il est donc recommandé de prendre contact avec son médecin traitant, voire avec le médecin référent du centre de transplantation, en cas de : 

  • fièvre non expliquée par une pathologie infectieuse banale, ou résistante à un traitement prescrit, 
  • douleur abdominale (notamment au niveau du greffon), 
  • sang dans les urines, 
  • modifications de l’aspect ou de la quantité des urines.

Que fait le médecin ?

Les équipes médicales ont des rôles précis encadrés par la loi et supervisés par l’Agence de biomédecine. Les patients insuffisants rénaux sont le plus souvent suivis par leur médecin traitant et un néphrologue. Au stade évolué de leur maladie, ils sont régulièrement dialysés. 
L’équipe médicale détermine leur candidature à une transplantation rénale en fonction de :

  • la cause de l’insuffisance rénale, 
  • l’état de santé général, 
  • le stade d’évolution. 

Une fois l’indication posée, le patient est inscrit sur une liste d’attente nationale. L'attente avant transplantation est souvent longue : la transplantation nécessite un greffon compatible et les refus au don d’organes sont malheureusement nombreux.
Si un donneur potentiel est signalé par une équipe de réanimation, une course contre la montre s’engage. Dans l’hôpital du donneur, les médecins confirment, par des examens, le diagnostic de mort cérébrale ; l’équipe de coordination du prélèvement vérifie que le donneur n’est pas inscrit sur le registre national des refus, et s’entretient avec la famille. Si le patient n’était pas opposé de son vivant, le prélèvement peut avoir lieu. D’autres examens déterminent l’absence de maladies transmissibles et le profil immunologique, pour proposer les organes à des receveurs compatibles. L’Agence de biomédecine gère la répartition des organes selon des règles éthiques et médicales précises. Le patient destiné à recevoir le rein est contacté pour se voir proposer la transplantation. L’équipe chirurgicale qui réalisera la greffe se déplace dans l’hôpital du donneur, et effectue sur place le prélèvement chirurgical. Le rein est ensuite greffé au cours d’une intervention chirurgicale sous anesthésie générale. Le succès de la transplantation nécessite ensuite un traitement immunosuppresseur afin d’éviter les rejets.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Un suivi rigoureux du traitement immunosuppresseur est indispensable, de même que des visites et examens de suivi. Une consultation annuelle dans le centre de transplantation est systématique. Au-delà de la première année de transplantation, une prise de sang, mensuelle ou trois à quatre fois par an, suffit à vérifier la fonction rénale et l’absence de complications.
La connaissance du traitement (mode d’action, effets indésirables, interactions médicamenteuses à prendre en compte) et la planification des examens sont indispensables. La reprise progressive d’une activité physique est recommandée en évitant les sports violents.

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