Amydalectomie : déroulement de l'intervention chirurgicale
L’amygdalectomie ou ablation des amygdales est une intervention chirurgicale consistant à retirer les deux amygdales situées à l’arrière-gorge et qui présentent souvent une inflammation causant une obstruction des voies respiratoires. L’amygdalectomie est surtout indiquée chez l’enfant pour traiter des amygdalites (inflammation des amygdales) chroniques, angines ou otites à répétition, ou encore des symptômes chroniques d'obstruction des voies nasales avec retentissement sur les rythmes scolaires et la croissance.
Amydalectomie : risques et enjeux
L'amygdalectomie était très fréquente, mais actuellement pédiatres et chirurgiens ORL préfèrent attendre avant d'opérer les enfants car les amygdales jouent un rôle dans la lutte contre les infections. Elles diminuent également spontanément de volume après l'âge de 8 ans. L’amygdalectomie est généralement proposée chez les enfants entre 4 et 8 ans, mais peut aussi être envisagée plus tardivement et même chez l’adulte. Chaque année en France, près de 80 000 amygdalectomies sont réalisées.
Amydalectomie : déroulement
Les amygdales dites palatines sont situées au niveau de la bouche de part et d’autre de la gorge et constituent une des premières structures anatomiques de l'arbre respiratoire. Elles sont en contact avec l’extérieur et jouent un rôle dans la défense immunitaire. Leur rôle de première ligne les expose à des infections répétées qui justifient parfois leur ablation chirurgicale. À l’âge adulte, l'action des amygdales diminue ainsi que leur taille.
Comment cela se manifeste-t-il ?
Les indications des amygdalectomies sont de nature infectieuse et/ou obstructive. Les causes infectieuses sont représentées par les amygdalites chroniques avec rougeur persistante des amygdales et réaction inflammatoire locale, et les angines à répétition (3 angines par an pendant 3 années consécutives par exemple). L’obstruction provoquée par les amygdales se manifeste quant à elle par l'existence d'un syndrome d'apnées du sommeil. Difficultés respiratoires, ronflements ainsi que sueurs abondantes sont les symptômes chez l’enfant de moins de 5 ans. Chez l’enfant plus grand, les conséquences du manque de sommeil se manifestent le jour avec une somnolence, des troubles du caractère et des difficultés scolaires.
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
Les amygdales ne doivent pas être confondues avec les végétations dites adénoïdes qui sont proches des amygdales. Les végétations participent également aux défenses immunitaires et leur dysfonctionnement contribue à des complications obstructives (gêne respiratoire) et/ou infectieuses (rhinopharyngites à répétition). Leur ablation chirurgicale s’appelle l'adénoïdectomie et est notamment proposée lors d'otites résistantes au traitement médical et en association avec une paracentèse ou la pose d'aérateurs transtympaniques. L’amygdalectomie peut aussi être associée à l’adénoïdectomie ou à la pose d’aérateurs transtympaniques.
Y a-t-il une prévention possible ?
Il n’y a pas de prévention pour éviter l’intervention chirurgicale. Avant l'opération, il est souhaitable de constituer un stock de petits cubes de glace pour les sucer les jours suivant la chirurgie, de même que des sucettes glacées, des sorbets et aliments mous et froids. Le tabac est à éviter dans toute la maison, de même que la prise de médicaments qui augmentent le temps de saignement, comme l’aspirine ou les anti-inflammatoires.
À quel moment consulter ?
L’amygdalectomie n’est pas une intervention d’urgence. Ses indications reposent sur des manifestations chroniques comme les amygdalites chroniques, les angines récidivantes, ou les indications obstructives comme un syndrome d'apnées du sommeil qui perturbent le sommeil de l’enfant. La balance bénéfice/risque de l’intervention chirurgicale sera discutée entre le pédiatre/médecin traitant, le chirurgien ORL et les parents.
Que fait le médecin ?
L’amygdalectomie est en général une chirurgie dite ambulatoire, notamment chez l’enfant ; elle est donc réalisée lors d’une hospitalisation de 1 jour. Elle est pratiquée par un chirurgien oto-rhino-laryngologiste et se fait sous anesthésie générale ; elle dure environ 1 heure. Plusieurs consultations sont nécessaires avant l’intervention : rendez-vous avec le chirurgien, avec le médecin anesthésiste-réanimateur, examens éventuels à réaliser… Le jour J, l’intervention se déroule au bloc opératoire où une anesthésie générale avec ou sans intubation est proposée. Il existe plusieurs techniques chirurgicales suivant les habitudes du chirurgien. Toutes sont fiables et engendrent peu de complications (hémorragiques essentiellement).
La surveillance postopératoire dure quelques heures avant le retour à la maison.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
La convalescence à la maison dure environ 1 semaine. L’alimentation et l’hydratation sont importantes après l’intervention : boire suffisamment en petites quantités (boissons froides, gelées, jus frais non acide…), consommer des aliments mous faciles à avaler (sorbet, yogourt, purée de fruits…), éviter les aliments chauds ou irritants (acides, épices…). En cas de douleur, des médicaments seront prescrits. Un collier de glace entouré dans une serviette aide aussi à réduire la douleur.
La reprise de l’alimentation normale et des activités se fait progressivement sur 1 semaine. Il convient d’éviter tout contact avec des personnes malades (grippe…) de même que les efforts physiques importants. En cas de saignement important, appeler le SAMU-Centre 15 et consulter en urgence.