L’angioplastie : cas d'utilisation, technique et risques

L’angioplastie ou angioplastie par ballonnet est une technique moins invasive que la chirurgie, qui permet de réouvrir les artères rétrécies ou bouchées. L’angioplastie peut être complétée par la pose de prothèses à l’intérieur des vaisseaux pour les maintenir ouverts ; on parle alors d’endoprothèses vasculaires ou stents. Ces techniques sont réalisées par des médecins radiologues, cardiologues (pour les artères coronaires du cœur) ou encore des chirurgiens vasculaires. Elles sont parfois appelées interventions percutanées.

Angioplastie : risques et enjeux

L'angioplastie des artères coronaires a révolutionné la prise en charge des patients atteints de maladie coronaire et d’infarctus du myocarde. La première angioplastie a eu lieu en 1977 et depuis, 120 000 patients en bénéficient chaque année. Cette intervention est sûre, avec moins de 5 % de complications, qui peuvent être une déchirure de la paroi de l'artère, un accident vasculaire cérébral pendant l’intervention quand un caillot est mobilisé par erreur et se détache, une hémorragie ou encore des complications rénales, notamment chez les patients fragiles (diabètes, insuffisants rénaux…).

Angioplastie : technique et fonctionnement

L’angioplastie consiste à dilater une artère rétrécie ou obstruée grâce à un cathéter introduit par une artère du bras ou de la jambe et muni d’un ballonnet gonflable. Le cathéter permet d’atteindre à distance le site où l’artère est rétrécie ou obstruée, d’y introduire le ballonnet qui est gonflé puis dégonflé. Le ballonnet étire la paroi artérielle et réouvre l’artère, rétablissant ainsi un flux sanguin normal. L’angioplastie par ballonnet peut être complétée par la pose d’une prothèse à l’intérieur de la lumière vasculaire : on parle alors de stent, dont l’objectif est de maintenir l’artère ouverte.

Comment cela se manifeste-t-il ?

L‘angioplastie est indiquée dans différentes maladies, cardiovasculaires notamment, touchant les artères. L’athéromatose artérielle périphérique provoque un rétrécissement des artères des jambes par exemple, avec des douleurs à la marche, des troubles cutanés voire des ischémies artérielles (arrêt de la vascularisation) pouvant conduire à l’amputation. Certaines hypertensions artérielles peuvent également être causées par un rétrécissement des artères rénales accessible à l’angioplastie (les médecins parlent d’hypertension rénovasculaire). Les artères carotidiennes, qui alimentent le cerveau en sang, peuvent également se rétrécir et nécessiter un geste d’angioplastie. Leur rétrécissement est longtemps asymptomatique mais peut être une cause d’accident vasculaire cérébral. Enfin, l’angioplastie la plus courante concerne la maladie coronarienne (rétrécissement des artères coronaires du cœur) se manifestant par des douleurs dans la poitrine, des anomalies électrocardiographiques voire un infarctus du myocarde.

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre angioplastie et pontage artériel, coronarien par exemple. Ces deux interventions ont le même objectif : revasculariser une partie de l’organisme qui n’est plus assez approvisionnée en sang. Le pontage consiste à contourner l’artère malade en créant un pont au-dessus de la zone obstruée. Il nécessite une intervention chirurgicale, avec une hospitalisation parfois longue et non dépourvue de risque. Cependant, dans certains cas l’angioplastie est impossible (lésions multiples non accessibles au ballonnet…) et le recours à la chirurgie est indispensable.

Y a-t-il une prévention possible ?

Le plus souvent, l’angioplastie fait suite à un rétrécissement ou une obstruction d’une artère dans le cadre d’une maladie cardiovasculaire. La prévention passe donc par des changements de mode de vie : l’arrêt du tabac et une alimentation équilibrée pour limiter l'excès de cholestérol (graisses) sont des éléments essentiels pour limiter les facteurs de risque d’athérome. Trente minutes d’activité physique (marche, jogging, vélo, natation…) 3 fois par semaine permettent en outre de lutter contre la sédentarité.

À quel moment consulter ?

L’angioplastie peut être programmée ou réalisée en urgence.

  • Les angioplasties programmées sont réalisées lors d’une hospitalisation courte voire ambulatoire (entrée le matin et sortie le jour même) après un bilan cardiovasculaire complet.
  • En revanche, en cas de signes aigus d’obstruction d’une artère (infarctus du myocarde, ischémie d’un membre…), il est impératif d’appeler le SAMU-Centre 15 et de réaliser le geste en urgence. L’absence de revascularisation provoque en effet la mort des cellules et des tissus ; il s’agit d’une véritable course contre la montre pour désobstruer l’artère.

Que fait le médecin ?

Dans le cadre d’une angioplastie réalisée en urgence, très peu d’examens sont pratiqués préalablement au geste. Par exemple, en cas d’infarctus du myocarde, l’équipe médicale du SAMU pose le diagnostic au domicile sur les symptômes (douleur thoracique…) et l’électrocardiogramme, débute les premiers médicaments pour fluidifier le sang et dirige le patient dans les 90 minutes dans un centre d’angioplastie. En cas d’angioplastie réalisée de manière programmée, des examens et une préparation particulière sont demandés (cf. « Comment préparer ma prochaine consultation ? »).

Quelle que soit l’angioplastie, l’opérateur (cardiologue, radiologue ou chirurgien) réalise une incision dans la peau pour insérer un cathéter dans une des artères. Cette incision est peu douloureuse mais une anesthésie locale peut être pratiquée (voire une sédation-anesthésie générale dans certains cas). Le cathéter est ensuite dirigé vers l’artère obstruée ; cette étape se fait grâce à un appareil de radiographie qui permet de suivre la progression du cathéter dans l’organisme. Le ballonnet est ensuite gonflé et dégonflé, ce qui peut occasionner une certaine gêne mais pas de douleur véritable. Suivant la procédure, le geste est réitéré au même endroit ou au niveau d’autres rétrécissements ; de même, une endoprothèse sous la forme de stent (petit ressort) peut être laissée en place. Le geste dure 30 minutes à 2 heures suivant les difficultés. Un pansement compressif est apposé à l’endroit de la ponction artérielle. Si le cathéter a été introduit au niveau du pli de l’aine, il est nécessaire de rester allonger sans plier la jambe pendant quelques heures.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Lors d’une angioplastie programmée, plusieurs examens sont nécessaires pour préparer au mieux la procédure : artériographie, électrocardiogramme et tests sanguins sont les plus courants. Il est nécessaire d’être à jeun le jour de l’intervention (depuis minuit la veille). Certains traitements comme les anticoagulants serontarrêtés et remplacés quelques jours avant l’intervention. Discutez-en avec votre médecin.

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