Liposuccion du ventre : déroulement de l'intervention et coût

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La liposuccion ou « lipoaspiration » consiste à aspirer la graisse sous la peau par une canule branchée à un aspirateur : cela se fait à travers un petit orifice de peau avec un trocart (de 3 à 4 mm). Par des mouvements de va-et-vient, le chirurgien forme un réseau régulier de tunnels qui respecte les vaisseaux et les nerfs : il prélève ainsi la graisse profonde et superficielle à raison de 4 à 6 l en moyenne à chaque opération. Le perfectionnement de la liposuccion permet d’aspirer pratiquement toutes les régions du corps : la culotte de cheval, la face interne des cuisses, les genoux, le ventre, les hanches, les bras, les chevilles, les bourrelets du dos, les mollets, le devant de la cuisse, les joues, les bajoues, le cou…

Quels sont les usages (indications) de la liposuccion ?

Les indications sont très larges : après des grossesses ou une chirurgie de l’obésité par exemple. La liposuccion s’adresse à des femmes jeunes avec de petits amas graisseux disgracieux, à des femmes en surpoids (stabilisé) qui ne parviennent pas à maigrir malgré les régimes adéquats.

Il y a aussi les femmes à la ménopause et les hommes après la cinquantaine qui prennent du poids inéluctablement avec les années (un kilo par an en moyenne). Ils peuvent bénéficier de petites lipoaspirations préventives successives à différents endroits du corps. Cela stoppe la prise de poids dans ces régions en prélevant une partie des cellules graisseuses (adipocytes).

Comment se déroule l’intervention ?

Avant l’intervention, deux consultations de chirurgie espacées de 15 jours minimum sont obligatoires, ainsi qu’une visite de l’anesthésiste (72 heures avant au minimum). Des photographies médicales sont toujours réalisées. Les risques de cette intervention étant minimes, seul l’arrêt de l’aspirine est impératif. L’arrêt de la pilule 1 mois avant l’intervention n’est pas systématique.

L’intervention se déroule toujours à jeun sous anesthésie générale. Elle dure de 1 à 2 heures suivant l’importance de la lipoaspiration, l’hospitalisation est en général de 24 heures. Deux à 7 jours d’arrêt de travail sont recommandés. Un pansement comprime les zones décollées ; il est remplacé après quelques jours par un vêtement compressif en tissu élastique (panty pour la culotte de cheval) à porter jour et nuit pendant 2 à 4 semaines. Les fils non résorbables sont retirés après 4 à 8 jours. Il est généralement possible de se doucher dès le lendemain.

La surveillance consiste en quatre consultations, à 1, 3 et 6 mois puis à 1 an. Mais dès 3 mois le résultat peut être apprécié. À 6 mois, il est définitif.

Quels sont les risques et inconvénients de la liposuccion ?

Les douleurs, à type de contusions, s’accompagnent d’une fatigue pendant les jours suivants. Elles sont aisément soulagées par des antalgiques simples (paracétamol, antiinflammatoires, jamais d’aspirine) et persistent rarement au-delà de 48 heures. Le trouble de la sensibilité des parties aspirées (engourdissement, hypersensibilité) peut perdurer quelques mois.
Un œdème des régions aspirées persiste quelques mois : 4 à 5 pour les chevilles. Des ecchymoses (« bleus »), ne se résorbent pas avant 15 jours à 3 semaines.

Quant aux cicatrices, elles sont discrètes voire invisibles (3 mm maximum) pour les petites lipoaspirations bien réalisées (2-3 l maximum de graisse retirée), même si elles sont rouges et visibles dans les premières semaines. Elles doivent être protégées du soleil pendant la première année. Leur évolution est imprévisible.

L’anesthésie générale pratiquée aujourd’hui ne comporte aucun risque. Dans des conditions d’asepsie stricte, les infections sont exceptionnelles. Les accidents thromboemboliques (phlébite, embolie pulmonaire) sont réduits par un lever précoce postopératoire, les bas de contention, un éventuel traitement anticoagulant. Il est recommandé de ne pas prendre l’avion dans les 6 semaines qui suivent l’intervention. Les nécroses de la peau, l’épanchement lymphatique sont rares. Quant aux corrections excessives, irrégularités de surface, aspect bosselé, relâchement cutané, aggravation de la « peau d’orange », elles dépendent de la qualité de la peau mais surtout de l’expérience du chirurgien.

Quels sont les délais, coût et remboursement ?

La patiente reçoit un devis « concernant un acte médicochirurgical à visée esthétique » signé du ou des chirurgiens devant réaliser en tout ou partie l’opération, et conforme au décret n° 2005-777 du 11 juillet 2005. S’ensuit un délai incompressible de réflexion obligatoire de 15 jours indispensables au consentement éclairé de la patiente. La lipoaspiration est un acte de chirurgie esthétique. De ce fait, elle n’est pas prise en charge par l'assurance maladie (ni par les mutuelles), en dehors de cas rares d’amaigrissements massifs suite à une chirurgie de l’obésité notamment, après demande d’entente préalable auprès de la CPAM. Les honoraires du chirurgien varient entre 1 500 et 5 000 euros (ils dépendent du volume de graisse aspiré) auxquels s’ajoutent les frais d’hospitalisation.

Qui pratique la liposuccion ?

À l’hôpital public ou en clinique privée accréditée, le chirurgien doit impérativement posséder la spécialité de « chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique » reconnue par le Conseil de l’Ordre des médecins. D’autres chirurgiens sont habilités à réaliser des actes de chirurgie esthétique limités au cadre anatomique de leur spécialité : chirurgie maxillofaciale par exemple.